Pont du Cocuron

Entre le Charenton et la Charente se situe la prairie du Cocuron. Pour y accéder et en exploiter le foin, un procès de 1757 indique que l'un des propriétaires faisait chaque année poser un pont de bois provisoire. L'actuel pont en pierre semble donc postérieur à cette date. Sur l'intrados de la voûte, il est parfaitement daté puisqu’un graffiti mentionne la date de 1777 ainsi que le nom de l’entrepreneur : Guitton. Il n’a probablement pas été modifié depuis sa création.Composé d’une seule arche, le tablier du pont (partie centrale empierrée) est protégé par un parapet en pierres de taille, souligné à l’extérieur par un épais cordon. Ce bourrelet, élément significatif de l’architecture du XVIIIème siècle, met en valeur la partie centrale du pont qui lui vaut le nom de « dos d’âne ».Sur le garde-corps du pont, une série de petits trous correspondent à un jeu dit « du moulin » : ouvriers et villageois venaient y jouer assis sur le parapet.Les culées contrebutent une unique voûte en anse de panier. Les claveaux sont à crossette au niveau des reins. Pour préserver la voûte des inondations annuelles, son extrados est plus haut que les berges du ruisseau. Le couronnement qui suit cette forme est, de chaque côté, un corps de moulure composé d'un cavet et d'un gros tore. Au-dessus prend place le parapet. Le tablier a conservé son revêtement d'origine, un cailloutis très dur : La chaussée est constituée de rognons en silex entiers ou fendus. Chaque parapet est protégé par cinq chasse-roue en demi tronc de cône, les « chasse-roues » ou « bouteroues » évitent aux roues des charrettes et chariots d’abîmer le parapet.Depuis le 18 avril 2003, il est inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques.Ce pont a été restauré en 2007 par la Communauté de communes de Cognac, avec le soutien financier de l’Union européenne (Fonds Européen d’Orientation et de Garantie Agricole) et du Conseil Général de la Charente.