GEM TSA

Il y a une structure tripartite avec les membres (avec ou sans TSA), l’animateur et l’employeur de ce dernier (spécialisé dans les institutions accueillant des personnes atteintes de TSA), ces deux derniers ayant établi leur relation au sein des institutions accueillant des personnes atteintes de TSA.Cette structure peut prêter à confusion. Il est certain que l’appropriation des activités par les membres est beaucoup plus relative que ce qui m’a été dit. L’ordre du jour du comité de suivi est établi par l’animateur, vraisemblablement en consultation avec son employeur, bien qu’il y ait une consultation limitée des membres.L’animateur essaie de naviguer entre les membres et son employeur, ce qui entraîne parfois des signaux contradictoires et un manque de transparence dans le fonctionnement.Plusieurs fois, on m’a dit quelque chose, pour que je découvre que ce n’était pas vrai – mon implication, son caractère et son étendue, m’ont exposé à de tels incidents de telle manière qu’il était impossible pour la personne TSA que je suis de continuer à fréquenter cet endroit.Clairement, ce lieu semble prendre une trajectoire qui se limite beaucoup à la thérapie et au bien-être. S’interroger sur le rôle de l’animateur et de l’employeur est un sujet pour le moins délicat.Si vous êtes une personne TSA qui croit à la prévention de la misère autant qu’à son traitement par la thérapie et le bien-être – alors cela peut vous mettre dans une position difficile. Si vous voulez donner une voix à toutes les personnes marginalisées atteintes de TSA, faire de cet endroit un lieu où les membres sont pleinement responsables et agissent sur la société, la communauté locale, d’une manière qui les responsabilise et qui laisse place à une relation plus réelle et authentique avec les TSA que la relation officielle résultant de la machinerie bureaucratique – ce n’est pas tout à fait le lieu.Cependant, si vous êtes simplement à la recherche d’une thérapie et d’un bien-être (tel que défini par l’état actuel des choses), pourquoi ne pas essayer ? Rappelez-vous seulement que si tous ces groupes vont dans cette direction, cela revient à accepter le statu quo avec toute la souffrance qu’il engendre, banalisant ainsi l’horreur de l’état actuel des choses plutôt que de faire le contraire et d’y faire VRAIMENT face.La souffrance peut donner du travail à divers animateurs, thérapeutes et ainsi de suite – mais ce n’est sûrement pas une raison pour la faire perdurer.Les barreaux aux fenêtres sont symptomatiques : je doute que l’employeur aurait autorisé de tels barreaux dans ses institutions TSA. Avec cet employeur, c’est comme si les personnes atteintes de TSA en dehors des institutions étaient si chanceuses (le président m’a dit qu’il pensait que nous étions chanceuses) qu’il n’y a aucune raison de ne pas avoir de barreaux aux fenêtres. Je crois que c’est ce qui me déçoit le plus : ne pas vouloir voir l’horreur vécue par tant de personnes atteintes de TSA hors institution, menant à tant de suicides et de vies dépendantes des proches. En même temps, il est logique qu’un projet lancé par une organisation basée sur des institutions accueillant des personnes atteintes de TSA veuille donner l’impression que les besoins des personnes atteintes de TSA en dehors des institutions sont moindres que ceux des personnes atteintes de TSA en institution.

J'ai poussé les portes du GEM en avril 2022 lors des portes ouvertes. Je ne savais pas trop ce que j'allais y trouver, étant donné que je sortais tout juste d'un diagnostic.J'appréhendais cette visite à la fois en tant qu'individu mais je m'interrogeais aussi sur l'utilité d'un tel dispositif. En effet, je vis avec mon autisme depuis des années, sans le savoir et j'ai appris à m'adapter bon gré, mal gré.J'ai été accueilli par Vincent, l'animateur coordinateur des lieux et autant dire qu'il a tout de suite fait de son mieux pour me mettre à l'aise et m'expliquer les tenants et aboutissants du dispositif.A cette époque, l'association était en cours de construction avec l'appui de l'ARS et de Sésame Autisme.Et voir ce petit monde en construction m'a donné envie de m'y investir.Si aujourd'hui elle a son statut d'association, son conseil d'administration et ses membres du bureau, c'est à la fois grâce à Sésame Autisme et Vincent mais aussi et surtout ! grâce à l'ensemble des adhérents.Chacun peut apporter ce qu'il souhaite et proposer des idées. Chacun peut animer des ateliers et/ou proposer une activité. On peut aussi tout simplement venir y trouver un peu de calme et s'asseoir avec une boisson chaude.Le GEM est fait pour répondre à tout les profils, ne juge pas et se construit encore, toujours à l'aide de ses adhérents. Même si parfois on ne peut pas tout faire, comme on veut (oui ma liberté s'arrête là où démarre celle des autres).Ce que le GEM n'est pas : un lieu de militantisme, un lieu politisé, un lieu de radicalisation (les TSA v/s le reste du monde).Ce que le GEM est : une tentative de répondre à un besoin pour les personnes TSA sur un lieu de socialisation, de rencontre, d'entraide. Mais c'est aussi un lieu qui se veut ouvert et bienveillant même pour les personnes non diagnostiquées TSA mais qui s'interrogent.Ce que je vis avec le GEM depuis plus d'un an est unique, formateur et passionnant. J'y ai rencontré de nombreux profils, tous très différents du mien. Les instants de convivialités y sont nombreux et Vincent prend toujours du temps pour discuter un peu avec chacun d'entre nous.Il y a des ateliers artistiques, des sorties cinéma, des visites de musée, des ateliers cinéphiles, photo, écriture, yoga/sophro, médiation animale... de quoi satisfaire un large spectre d'envie.N'hésitez pas à pousser la porte !